Cherchant une lumière, garde une fumée... (HM)
ven. 24 mars 2023

Comment lire un thème astral ?

astro  

Cet article s’adresse avant tout à ceux qui s’apprêtent à lire une interprétation de thème astral (que je leur aurais fait parvenir). J'essaie d'y donner un conseil technique, « philosophique », voire sportif

Je disais, en préambule du document de thème astral :

Prendre connaissance de sa personnalité profonde n’est pas quelque chose d’anodin. Bien sûr, vous pouvez toujours prendre ce que vous lirez « à la légère », sans trop « y croire » : vous passerez à côté de l’intérêt de la chose. Inversement, ne prenez pas non plus ce que vous lirez « pour argent comptant ». La bonne attitude est, comme d'habitude, un entre-deux …

La bonne attitude est un entre-deux … et elle n’est pas facile à adopter.
Nous sommes naturellement tentés d’adopter ce qu'il y a de plaisant à lire dans notre thème, et à passer rapidement sur ce qui nous déplait.
Car il y a quasiment toujours des choses déplaisantes à lire, dans notre thème. Et, en fait… c’est heureux

Je l’ai formulé rapidement en disant : « Nos difficultés nous font progresser, et nos facilités nous entravent. Pensez Yin et Yang. ».
Loin de moi l'idée de recourir à une formule new age pour faire passer la pilule. Nous devons nous efforcer de comprendre la négativité « philosophiquement » ou de façon « dialectique ». Car même si la formule paraît trompeuse, il y a bien une « positivité » de la négativité, et une « négativité » de la positivité. D'où le Yin et le Yang.
Mais attention, je n’invite pas à inverser simplement les termes, ce serait comprendre les choses de travers : les aspects dissonants ont « plus » de négativité que de positivité, et réciproquement.

La dimension « positive » de la négativité astrale tient en ce qu'elle fonctionne comme un « aiguillon », qui pousse à l’action, à l’effort, au travail. Bien sûr, elle met en situation de difficulté, car elle agit de façon excessive.
En effet, la façon la plus juste d’appréhender une dissonance planétaire est de la comprendre comme excès, comme tension excessive1

Cet excès dans la relation planétaire conduit à l’épreuve et l’épreuve est aussi ce qui donne du sens, — à condition que l’épreuve soit surmontée, ou qu'on s’efforce de la surmonter. Plus le thème est dissonant, plus nous serons « mis à l’épreuve » et au défi : plus nous serons mis en situation de relever ces défis !

Réciproquement, il y a une dimension « négative » de la positivité astrale. Les aspects harmonieux fonctionnent comme des espèces d’« acquis » pour le natif. Ils manifestent des facilités, des choses que nous aurions intégrées. Ils font que « ça roule », que « ça glisse tout seul », dans le domaine de la relation planétaire concernée. Mais ce qu'on réussit facilement a (beaucoup) moins de « valeur » que ce qui vient couronner nos efforts. Et surtout, les aspects harmonieux incitent à une forme de paresse dans le domaine concerné.

Ceci étant dit, il serait paradoxal, et même un peu « pervers », de se réjouir de la négativité de nos étoiles… J’invite donc à rester « stoïque » ou « zen » devant la négativité de notre thème, c'est-à-dire :

1° À ne pas se laisser affecter outre mesure par l’aspect déplaisant de ce qu'on pourrait lire. Nous avons d'ailleurs de bonnes raisons (théoriques) de ne pas le faire : un thème est un ensemble complexe et dynamique ; un segment de la personnalité s’intègre dans cet ensemble et interagit avec lui. D'autre part, tel segment d’interprétation à valeur négative est possiblement — et c’est souvent le cas — contrebalancé par un autre dans le thème, voire contredit par lui. Mais, même contredit, cela ne veut pas dire qu'il serait « annulé » par l’aspect qui tire en sens contraire (ce qui n’a pas vraiment de sens astrologiquement). Cela veut plutôt dire qu'il y a une lutte intérieure entre des tendances contradictoires. Dans ce cas, l’issue de la lutte reste incertaine, et dépend (en partie) de la volonté personnelle2.

2° À ne pas « fataliser » la négativité. C'est-à-dire, croire que tel aspect négatif ne saurait se déployer que d'une seule façon, et qu'on serait « coincé » pour toujours dans une boucle infernale (ce qui rejoint ce qu'on vient de dire).

À accueillir, autant que possible, la négativité dans sa positivité, mais sans la comprendre à l’envers. Je le répète, cela consiste avant tout — mais c’est le plus difficile — à la reconnaître comme agissant en nous. C’est le plus difficile. Comme le vivant se protège contre ce qui menace son équilibre, de même l’humain. On trouve deux attitudes d’évitement spontanées devant ce qui n’entre pas dans notre « cadre » : le déni, et ce qu'on pourrait appeler « l’acceptation résignée » (mais cette acceptation résignée n’est sans doute qu'une forme déguisée du déni). En gros, d'un côté : « ah non, ce n’est pas moi, vous devez faire erreur ! » ; et de l’autre : « oui, je sais bien que je suis comme ça » — sous-entendu : je ne peux rien y faire (fatalisation). Dans les deux cas, on évite, on passe à autre chose. Il y a pourtant un intérêt à accueillir. En un mot : mieux se connaître permet de mieux s’anticiper, et éviter (positivement !) — de se mettre (à répétition) dans des situations indésirables. Car, il ne faut pas en douter : il y a du jeu, entre nous et notre personnalité profonde.

La reconnaissance astrale de soi-même est une sorte de « sport mental », ou d’art martial, qui nous offre une occasion — unique en son genre — de cerner et de reconnaître notre négativité, de la prendre à bras le corps, de l’accepter, de s’en emparer plutôt que la subir.

Notes de bas de page:

1

le terme est un peu trop laid pour figurer de manière répétée dans une table des matières, et je lui ai préféré le terme « difficultés », ce qui frise hélas parfois le contresens, mais s’avère plus commode et plus parlant.

2

Parfois, plusieurs segments positifs vont à l’encontre d’un négatif, ce qui peut, en effet, dire quelque chose de l’issue du conflit. Mais l’évaluation quantitative reste à prendre « avec des pincettes »…