sam. 23 juil. 2022

Le pouvoir et son destin en treize points

meta   mundus  
  1. Un certain nombre d’humains sont animés par une soif de pouvoir, à qui il est plaisant d’étancher cette soif ;
  2. Tout pouvoir s’exerce par un individu ou un groupe au détriment d’autres individus et groupes ;
  3. La richesse financière n’est qu'une expression, une « modalité », mais évidemment aussi une source de ce pouvoir ;
  4. La richesse s’accumule et le pouvoir se concentre avec le temps : des groupes, des familles, des dynasties (les rois par exemple), etc., héritent ainsi d’un pouvoir qu'elles conservent jalousement, au fil du temps, et au moins des siècles ;
  5. Si le désir de richesse rencontre éventuellement des limites (économie), ce n'est pas le cas du désir de pouvoir, qui n’a pas de limites ;
  6. Le pouvoir est donc, par définition, transgression continuée et perpétuellehybris ;
  7. Passé certaines formes saines (loyauté, équité, etc.), le désir de pouvoir entre dans des formes morbides (se réjouit de la spoliation ou de la destruction de l’autre et de ses biens, etc.) ;
  8. Cette illimitation transgressive et morbide du pouvoir, cet hybris du pouvoir en fait par définition quelque chose d’immoral — la morale étant précisément, historiquement et essentiellement, ce qui résiste au désir de pouvoir ;
  9. Cette résistance peut être politique, religieuse, culturelle, philosophique ;
  10. Les formes que prennent cette résistance, deviennent à leur tour des enjeux, des objets et des moyens de pouvoir : les pouvoirs dominants cherchent à s’infiltrer dans ces formes pour en limiter l’action ;
  11. Cette infiltration n’a d’efficacité que selon sa capacité à se dissimuler ; d'où le recours au secret ;
  12. La plupart des secrets sont voués à être révélés avec le temps, par « accident », par saturation, ou par nature ;
  13. Le pouvoir installé rencontre de lui-même le désir de se dévoiler, de s’exercer au grand jour ; sinon il n'est pas total, il lui manque encore cette modalité littéralement monstrueuse ; c’est cela qu'on peut appeler apocalypse.

Qui ne reconnaît une histoire de ce genre comme étant l’histoire de notre monde ?