mer. 30 oct. 2024

Les animaux n'ont pas d'âme

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Je m’étais rangé à l’idée que les animaux n’avaient pas d’âme, suivant en cela un Américain, un gars qui parle de la free*** et de U***B***, son nom m’échappe.
Mais quand j’entends le chien de Prot’ « chanter », je m’interroge. Les chiens peuvent chanter. Ils « improvisent » (cf. la chanson de Pink Floyd). Bon, évidemment, ça reste limité. Mais suffisamment pour poser question.

Je pense que les gens diraient volontiers que leurs chiens ou leurs chats ont « une âme ». Pas sûr qu'ils en disent autant de leur canaris, qui chante pourtant mieux que leur chien. Mais le canari n’est pas assez gros, la règle semblant être : plus l’animal est petit, moins on s'identifie. Oui tout cela est bizarre (bizarre comme la vie).

Ainsi, je trouve juste d’essayer de distinguer. Âme, conscience, esprit, etc. Chanter comme le chien nécessite-t-il d’avoir une âme ? Et, l’âme, c’est quoi ? Oui, il faut commencer par là. Je me jette à l’eau. L’âme, c’est ce qui résonne en nous quand on se pose la question de notre survie.

De ce point de vue, mon pari est que le chien n’a pas d’âme.
Mais je ne suis pas « cynico-cartésien »1 pour autant (oui, les animaux ressentent la douleur2). Et les animaux peuvent très bien ne pas avoir d’âme sans qu'on n’ait besoin d’abaisser leur « dignité ». Il est évident que nous partageons quelque chose avec eux (la douleur, justement). Ils ont même, dans une certaine mesure et selon les espèces, une conscience des choses, et pour certains, peut-être même d’eux-mêmes. On le dit des singes par exemple. Mais la conscience n’est pas l’âme, et je tiens donc les animaux comme privés du mystère d’être.

ps : et parmi ceux qui projettent l’âme sur l’animal, rares ceux qui ne reprennent pas un peu de poulet avec leurs frites…

Notes de bas de page:

1

Jeu de mot involontaire : le cynique, c’est justement le « chien », en grec.

2

Mais on ne confondra pas simplement « douleur » et souffrance, ce dernier terme englobant aussi la souffrance morale. À aucun moment nous ne pouvons sympathiser avec la souffrance morale d’un animal.