Pas de conversion
J'ai cru vaciller et me convertir au christianisme il y a quelques jours, en découvrant les propos de B***.
Je m’interroge depuis un moment sur la spiritualité chrétienne. Dernièrement je suis tombé sur Chesterton et ses quelques belles envolées apologétiques sur l’humilité chrétienne. Émouvant.
L’humilité est, c’est certain, un puissant vecteur de réforme personnelle, de centrement et — paradoxalement — d’élévation de soi ».
L’humilité participe de la renonciation à soi et recoupe — je suis désolé, mais il me semble bien — les spiritualités de Plotin, ou Bouddha.
Aphele panta, tout retrancher, c’est sans doute d'abord et avant tout, sortir d'un certain rapport « d’appartenance », de possession, ou d’adhésion, etc., à soi.
Peut-être est-ce un principe plus ou moins présent et caché de toute religion pour accéder à une transcendance (un Dieu, etc.).
Bref, je me suis dit aujourd'hui que je ne pouvais pas vraiment « prendre cette décision » de me convertir. Du moins, pas maintenant.
M qui me dit : si tu te convertis, tu vas finir dans un monastère…… — a raison, c’est un peu le risque…
Mais surtout, là où je tique, c’est sur « l’exclusivité ». Embrasser, comme on dit, une religion, c’est, nécessairement, délaisser toutes les autres. On ne peut pas être chrétien et pratiquer la méditation transcendantale ou autre… Si ? Peut-être une sorte de « synthèse supérieure » attend son tour….
Je disais à M : je suis convaincu que le christianisme est lié au destin de notre civilisation. Et je suis près de croire ce que dit B*** sur le rôle à venir des chrétiens dans la lutte contre les démons actuels.
Mais Jésus — qui est la seule autorité à laquelle je me réfère pour envisager le christianisme — n’a pas vraiment fondé d’Eglise. Il a exhorté ses disciples à le suivre, et à affermir leur foi (en lui). Etc.
« Localité » du christianisme. Tout ce que raconte par exemple un C***, qu'il puise à des sources orientales, est extrêmement intéressant. Et la démarche, globalement, est beaucoup plus « développement personnel », et même, peut-être, mais ce n’est pas complètement clair, responsabilité et accomplissement personnels, que ce qu'on trouve, en première analyse, dans la spiritualité chrétienne.
Il suffit d’écouter B*** devoir insister (lourdement) pour faire entendre qu'un chrétien, oui, a le droit de recourir à l’action, à la défense de soi, et donc, en dernier recours, en cas de légitime défense, à la violence. Ce qui me fait dire que le christianisme actuel est largement « dérouté », dévoyé…