une définition du monde
Ce matin il m’a pris de « penser »… Ce qui est plutôt rare.
— La pensée, ça s’impose. La plupart du temps, on ne fait que « réfléchir », ou « penser à », avec miettes et remblais. Penser n’est pas « penser à » et pas non plus « réfléchir ». Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas essayer de penser volontairement. On peut s'y exercer — cf. l’EM.
Un policier des stups interpelle et condamne un junky. Il le sermonne sur l’illégalité, etc. Le junky lui répond :
« Mais vous savez d’où vous tirez votre salaire ? Vous travaillez pour ceux qui me vendent cette drogue. Et vous allez me passer les menottes et me le faire payer ? »
Je ne chercherai pas à démontrer cette hypothèse secret de Polichinelle1. Ce que cette « scène » (entrevue à demi dans le sommeil du matin), m’a donné à penser, c’est que l’État est un égrégore.
Qu'est-ce qu'un égrégore ? Selon « l’ami » Wikipedia :
Un égrégore (ou eggrégore) est un concept désignant un esprit de groupe constitué par l'agrégation des intentions, des énergies et des désirs de plusieurs individus unis dans un but bien défini.
Ce qui m’amène2 à une définition… du monde3 Le monde n’existe que dans la mesure où on y croit, où l'on croit à ses « produits » — ses égrégores. La croyance est la glu du monde.
Le monde, c’est donc l’ensemble indéterminé des égrégores — qui font que « ça tient ». Si le stup’ qui croit dans la légitimité de son action de « prévention » en refusant d’interroger certaines réalités, c’est parce qu'il est « englué » dans l’égregore de l’État4.
« OK. Très bien… Et qu'est-ce qu'on fait de ça ? », demandera-t-on.
Eh bien, reconnaître que des égregores nous gouvernent, et les égregores qui nous gouvernent, n’est pas rien. Commencer à entretenir un rapport conscient à eux, c’est commencer à se libérer de ceux dont on conviendrait qu'il faut se libérer.
« OK, et où je la trouve où, la liste des mauvais égregores (et des bons, car il y en a aussi des bons, non) ? »
Si vous êtes quelques-uns, on pourrait monter un workshop atelier là-dessus.
Notes de bas de page:
Cf. ici, là, et les nombreuses traces cinématographiques, — American Made, Sicario, Kill the Messenger, Snowfall, et le timide mais excellent Traffic de Soderbergh
Ce n’est pas du pédantisme que de parler « d’égregores ». Ce mot n’a pas vraiment d’équivalents dans le vocabulatire commun. On pourrait à la rigueur parler d’idéologies ou de group think comme disent les anglais, termes plus « neutres », mais on perdrait la dimension du « désir » et de « glu » attachant ces désirs.
À condition de voir le monde sous le prisme « spirituel ». Ah, ici encore, je dis « spirituel », ça n'a rien de « new age ». Le monde — le monde humain — est « spirituel » dans un sens très radical : c’est l’esprit qui gouverne. Non ? Toute action humaine trouve son origine dans l’esprit, dans une détermination préalable de l’esprit humain (motivation). Il n'y a aucun sens à ne pas le reconnaître, aussi « matérialiste » qu'on soit (être matérialiste n’a aucun sens méta)
Et si ça, c’est le monde, alors la réalité, ça pourrait bien être le vide intersticiel entre les égrégores. — J'ai en ce moment un transit de Pluton sur mon ☉ natal, — Pluton, Monsieur Propre, le Grand Nettoyeur, le Grand Révélateur de Vide